Esteban Benzecry Royal Concertgebouw Orchestra - Cité de la...
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SAMEDI 8 JUIN 2013 - 19H
Esteban BenzecryColores de la Cruz del Sur
Peter LiebersonNeruda Songs
entracte
Anton DvořákSymphonie n° 9 « Du Nouveau Monde »
Royal Concertgebouw OrchestraGustavo Dudamel, directionChristianne Stotijn, mezzo-soprano
Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati, Salle Pleyel.
Fin du concert vers 21h.
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Esteban Benzecry (1970)Colores de la Cruz del Sur
1. Intihuatana (La piedra donde se amarra el sol)
2. Estrellas de la Patagonia
3. Scherzo Aymara
4. Amazonas
5. Malambo (Homenaje a Albero Ginastera)
Date de composition : 2002, révisée en 2008.
Durée : environ 13 minutes.
Commande de Radio France, cette pièce a été enregistrée par l’Orchestre National de France dans le cadre de l’émission Alla breve, mais n’avait jamais été jouée en public à Paris. Diverses formations l’avait interprétée dont le Sydney Symphony, l’Orchestre Philharmonique d’Helsinki, l’Orchestre Philharmonique de Tampere, l’Orchestre Symphonique de Stavanger, l’Orchestre Gulbenkian de Lisbonne, l’Orchestre de la Radio Télévision Espagnole, l’Orchestre National de Montpellier, l’Atlanta Symphony Orchestra, le Fort Worth Symphony, l’Orchestre Philharmonique de Buenos Aires, l’Orchestre National du Chili et l’Orchestre Simón Bolívar du Venezuela.
Colores de la Cruz del Sur signifie Couleurs de la Croix du sud, constellation en forme de croix qui n’est visible que de l’hémisphère sud. Les « couleurs » font référence aux diverses régions d’Amérique du sud, où j’ai passé l’essentiel de ma vie, et d’où l’on peut contempler ces étoiles. Chaque mouvement correspond à une « couleur » dans le sens de racines, d’ascendance. L’œuvre utilise des techniques de compositions telles que les gammes pentatoniques (chères aux Incas), l’atonalité, la modalité, la tonalité, le minimalisme, le contrepoint, la polyrythmie et les clusters, ceci organisé autour d’éléments folkloriques imaginaires, dans la veine de Bartók, Ginastera, Revueltas, Chávez et Villa-Lobos. J’utilise comme source d’inspiration divers rythmes et traditions de la culture latino-américaine afin de créer mon propre langage que je mêle aux apports de l’orchestration contemporaine occidentale.
1. Intihuatana
Ce terme signifie en langue quechua « lieu où se fixe le soleil ». La plus célèbre pierre de ce nom se trouve sur le Machu Picchu et a été clairement identifiée comme étant un calendrier solaire, utilisée par les Incas durant les cérémonies du solstice, tandis que quelques spécialistes pensent qu’elle servait également pour les sacrifices. Musicalement parlant, le mouvement s’ouvre par la citation d’une vieille mélodie des montagnes péruviennes. Ce chant disparaît rapidement, selon un processus atonal, pour céder le pas à de violentes danses rituelles, avant de conclure sur un calme Largo.
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samedi 8 juin
2. Estrellas de la Patagonia (Étoiles de Patagonie)
La Patagonie est la région la plus au sud du continent sud-américain. Loin de la pollution des villes, le ciel de Patagonie est d’une grande clarté permettant de contempler les étoiles dans toute leur splendeur. En termes de musique, ce mouvement évoque une atmosphère de lumières magiques, grâce à la technique du canon et une orchestration mêlant célesta, harpe et percussions. Au début, les glissandi des timbales et du water gong (gong plongé dans l’eau) nous parlent du vent dans les déserts glacés et de ses soudaines interruptions, des glaciers qui se brisent et des oiseaux sur la côte Atlantique.
3. Scherzo Aymara
Aymara est le nom d’une culture précolombienne de la région du lac Titicaca, laquelle s’est ensuite répandue à l’ouest de la Bolivie, au sud du Pérou et au nord de l’Argentine et du Chili, zones riches en traditions et en idiomes. Ce mouvement est composé comme un scherzo, dont l’élément principal est une danse folklorique imaginaire, à la ligne, la texture et la dynamique raffinées.
4. Amazonas
L’Amazone n’est pas seulement le grand fleuve qui traverse le Brésil, mais aussi une région riche en faune et flore sauvages. Le compositeur crée la sonorité d’une forêt féerique imaginaire, avec ses oiseaux et les étoiles brillant au travers du feuillage des arbres.
5. Malambo
Le Malambo est une danse de défi entre hommes de la Pampa, région centrale d’Argentine. Chaque concurrent se place au centre de la piste et exécute les pas les plus complexes possibles pour battre ses rivaux. Cette musique a été écrite en hommage au grand compositeur argentin Alberto Ginastera (pour le vingtième anniversaire de sa mort), lequel avait souvent utilisé ce rythme dans ses compositions. Le mouvement débute par une section lente de Baguala (complainte du nord de l’Argentine), avec les violons imitant le charango (instrument traditionnel ressemblant à une petite guitare) par des pizzicatos et des clusters. Juste après, les timbales introduisent le rythme récurrent du Malambo, tout au long du fortissimo se terminant avec l’orchestre au complet.
Esteban Benzecry
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Peter Lieberson (1946-2011)Neruda Songs
1. Si no fuera porque tus ojos tienen color de luna
2. Amor, amor, las nubes a la torre del cielo
3. No estés lejos de mí un solo dia
4. Ya eres mía. Reposa con tu sueño en mi sueño
5. Amor mío, si muero y tú no mueres
Date de composition : 2005.
Paroles : Pablo Neruda (1904-1973) dans Cien sonetos de amor (1959).
Création : à Los Angeles le 20 mai 2005, Lorraine Hunt Lieberson (mezzo-soprano) avec le Los Angeles Phiharmonic
Orchestra sous la direction de Esa-Pekka Salonen.
Effectif : mezzo-soprano et orchestre.
Durée : environ 30 minutes.
J’ai découvert les poèmes d’amour de Pablo Neruda par hasard, à l’aéroport d’Albuquerque. La couverture rose du livre avait attiré mon regard. Dès la première lecture, j’ai pensé qu’il fallait que je mette certains d’entre eux en musique pour Lorraine (la mezzo-soprano Lorraine Hunt). Quelques années plus tard, lorsque le Los Angeles Philharmonic et le Boston Symphony Orchestra m’ont commandé conjointement cette œuvre, l’occasion me fut donnée de l’écrire spécifiquement pour Lorraine.
Chacun des cinq poèmes que j’ai mis en musique me semblait refléter une facette particulière du miroir amoureux. Le premier poème, Si tu n’avais ces yeux couleur de lune, exprime la reconnaissance profonde envers l’être aimé. Le deuxième, Amour, amour, les nuages montèrent, est à la fois joyeux et mystérieux dans son évocation des éléments et de la nature : le feu, l’eau, le vent et l’espace lumineux. Le troisième, Ne t’éloigne pas de moi un seul jour, reflète l’anxiété propre à l’amour, la peur et la souffrance de la séparation. Le quatrième poème, Tu es mienne. Repose tes rêves dans mes rêves, se place dans un registre émotionnel assez complexe. On passe de l’exultation passionnée à un univers de repos, lorsque les mots de réconfort amènent doucement la bien-aimée vers le sommeil et le rêve. Pour finir, le cinquième poème, Mon amour, si je meurs avant que tu ne meures, mêle une profonde tristesse à un sentiment de paix, par la prise de conscience que, quelle que soit notre fortune en amour, le temps vient de la séparation avec l’objet tant adoré. Neruda nous rappelle cependant que l’amour n’a pas cessé. En vérité, l’amour ne connaît ni mort véritable ni véritable naissance ; « Il est un long fleuve, changeant seulement de rives, et changeant de lèvres. »
Neruda a toute ma reconnaissance pour la beauté de sa poésie, car bien que ces poèmes aient été écrits pour une autre, en les mettant en musique je m’adressais directement à ma propre bien-aimée, Lorraine.
Peter Lieberson
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1. Si no fuera porque tus ojos tienen color de luna
(Soneto VIII)
Si no fuera porque tus ojos tienen color de luna,
de día con arcilla, con trabajo, con fuego,
y aprisionada tienes la agilidad del aire,
si no fuera porque eres una semana de ámbar,
si no fuera porque eres el momento amarillo
en que el otoño sube por las enredaderas
y eres aún el pan que la luna fragante
elabora paseando su harina por el cielo,
oh, bienamada, yo no te amaría!
En tu abrazo yo abrazo lo que existe,
la arena, el tiempo, el árbol de la lluvia,
y todo vive para que yo viva:
sin ir tan lejos puedo verlo todo:
veo en tu vida todo lo viviente.
2. Amor, amor, las nubes a la torre del cielo
(Soneto XXIV)
Amor, amor, las nubes a la torre del cielo
subieron como triunfantes lavanderas,
y todo ardió en azul, todo fue estrella:
el mar, la nave, el día se desterraron juntos.
Ven a ver los cerezos del agua constelada
y la clave redonda del rápido universo,
ven a tocar el fuego del azul instantáneo,
ven antes de que sus pétalos se consuman.
No hay aquí sino luz, cantidades, racimos,
espacio abierto por las virtudes del viento
hasta entregar los últimos secretos de la espuma.
Y entre tantos azules celestes, sumergidos,
se pierden nuestros ojos adivinando apenas
los poderes del aire, las llaves submarinas.
1. Si tu n’avais ces yeux couleur de lune
(Sonnet VIII)
Si tu n’avais ces yeux couleur de lune
de jour d’argile, de travail, de feu,
et fait tienne l’agilité de l’air,
si tu n’étais une semaine d’ambre,
si tu n’étais cet instant doré
de l’automne gravissant la vigne
et aussi le pain que la lune parfumée
pétrit de sa farine céleste,
oh, bien-aimée, je ne t’aimerais pas !
En tes bras j’embrasse ce qui existe,
le sable, le temps, l’arbre de la pluie,
et tout vit pour que je puisse vivre :
sans aller aussi loin je peux voir tout cela :
je vois dans ta vie tout ce qui est vivant.
2. Amour, amour, les nuages montèrent
(Sonnet XXIV)
Amour, amour, les nuages montèrent
à la tour du ciel comme de glorieuses lavandières,
et tout fut coloré de bleu, tout fut étoile :
ensemble la mer, l’embarcation, le jour se retirèrent.
Viens voir les cerisiers de l’eau constellée
et la clé ronde du rapide univers,
viens toucher le feu du bleu instantané,
viens avant que ses pétales ne se consument.
Il n’y a ici que lumière, nombres, ensembles,
espace ouvert aux vertus du vent
jusqu’à livrer les derniers secrets de l’écume.
Et parmi tant de bleus célestes, submergés,
nos yeux se perdent en devinant à peine
la puissance de l’air, les laves sous-marines.
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3. Ne t’éloigne pas de moi un seul jour
(Sonnet XLV)
Ne t’éloigne pas de moi un seul jour, car,
je ne sais le dire, chaque jour est si long,
et je devrais alors t’attendre comme les trains
d’une gare endormie.
Ne pars pas même une heure, car alors
se rassembleront les tourments de l’éveil
et toute la fumée qui emplit la maison
viendra torturer mon cœur éperdu.
Ta silhouette ne connaît pas de pause dans le sable,
tes paupières ne volent pas dans l’absence :
ne pars pas une minute, mon aimée,
parce qu’en cette minute tu seras si loin
que je traverserai le monde ne sachant
si tu retourneras ou me laisseras mourir.
4. Tu es mienne. Repose tes rêves dans mes rêves
(Sonnet LXXXI)
Tu es mienne. Repose tes rêves dans mes rêves.
Amour, douleur, travaux doivent dormir à présent.
La nuit avance sur ses roues invisibles
et près de moi tu es pure comme l’ambre endormi.
Nulle autre, amour, ne sera dans mes rêves.
Tu iras, nous irons ensemble par les eaux du temps.
Nulle autre avec moi ne rejoindra les ombres,
seule toi, immortelle, soleil, lune à jamais.
Tes mains ouvriront leurs prises délicates
et laisseront tomber de doux signes obscurs,
tes yeux se fermeront comme deux ailes grises,
tandis que l’eau qui se lève m’emporte :
la nuit, le monde, le vent dévident leur destin,
je ne suis sans toi nul autre que ton rêve.
3. No estés lejos de mí un solo dia
(Soneto XLV)
No estés lejos de mí un solo día, porque cómo,
porque, no sé decirlo, es largo el día,
y te estaré esperando como en las estaciones
cuando en alguna parte se durmieron los trenes.
No te vayas por una hora porque entonces
en esa hora se juntan las gotas del desvelo
y tal vez todo el humo que anda buscando casa
venga a matar aún mi corazón perdido.
Ay que no se quebrante tu silueta en la arena,
ay que no vuelen tus párpados en la ausencia:
no te vayas por un minuto, bienamada,
porque en ese minuto te habrás ido tan lejos
que yo cruzaré toda la tierra preguntando
si volverás o si me dejarás muriendo.
4. Ya eres mía. Reposa con tu sueño en mi sueño
(Soneto LXXXI)
Ya eres mía. Reposa con tu sueño en mi sueño.
Amor, dolor, trabajos, deben dormir ahora.
Gira la noche sobre sus invisibles ruedas
y junto a mí eres pura como el ámbar dormido.
Ninguna más, amor, dormirá con mis sueños.
Irás, iremos juntos por las aguas del tiempo.
Ninguna viajará por la sombra conmigo,
sólo tú, siempreviva, siempre sol, siempre luna.
Ya tus manos abrieron los puños delicados
y dejaron caer suaves signos sin rumbo,
tus ojos se cerraron como dos alas grises,
mientras yo sigo el agua que llevas y me lleva:
la noche, el mundo, el viento devanan su destino,
y ya no soy sin ti sino sólo tu sueño.
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5. Mon amour, si je meurs avant que tu ne meures
(Sonnet XCII)
Mon amour, si je meurs avant que tu ne meures,
ne donne pas prise à la douleur :
mon amour, si tu meurs avant que je ne meure,
que sera pour moi le goût de l’existence.
Poussière dans les blés, sable dans l’arène
Le temps, l’eau errante, le vent vague
nous emportent comme un fétu de paille.
Nous aurions pu ne jamais nous trouver.
Nous retournons dans ce pré qui a vu,
oh petit infini, notre première rencontre.
Mais cet amour, amour, n’est pas fini,
et ainsi qu’il n’y eut de naissance
il n’y a pas de mort, tel un fleuve large
qui ne change que de terres et de rives.
Traduit de l’espagnol par Maurice Salem
5. Amor mío, si muero y tú no mueres
(Soneto XCII)
Amor mío, si muero y tú no mueres,
no demos al dolor más territorio:
amor mío, si mueres y no muero,
no hay extensión como la que vivimos.
Polvo en el trigo, arena en las arenas
el tiempo, el agua errante, el viento vago
nos llevó como grano navegante.
Pudimos no encontrarnos en el tiempo.
Esta pradera en que nos encontramos,
oh pequeño infinito! devolvemos.
Pero este amor, amor, no ha terminado,
y así como no tuvo nacimiento
no tiene muerte, es como un largo río,
sólo cambia de tierras y de labios.
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Anton Dvořák (1841-1904)Symphonie n° 9 en mi mineur op. 95 « Du Nouveau Monde »
Adagio – Allegro
Largo
Scherzo : Molto vivace
Allegro con fuoco
Composition : 1893.
Création : 16 décembre 1893, à New York, par l’orchestre philharmonique de la ville sous la direction d’Anton Seidl.
Publication : 1894.
Effectif : 2 flûtes (dont piccolo), 2 hautbois (dont cor anglais), 2 clarinettes, 2 bassons ; 4 cors, 2 trompettes,
3 trombones, tuba ; timbales, triangle, cymbales ; cordes.
Durée : environ 40 minutes.
À l’automne 1892, Dvořák entama un long voyage qui devait le mener des terres de Bohême aux rues animées de New York, où il prit la tête du conservatoire récemment créé. Il confia alors : « Les Américains attendent de grandes choses de moi. Et avant tout, selon leurs dires, je dois leur indiquer le chemin menant à la Terre promise et au royaume de l’art nouveau et indépendant. Autrement dit, leur fournir une musique nationale. » Vaste et délicate tâche… Certains ont vu dans la Symphonie en mi mineur op. 95 une première étape sur ce chemin. Peu après son achèvement en mars 1893, Dvořák lui-même fit cette déclaration : « Cela différera considérablement de mes symphonies précédentes. Après tout, l’influence américaine doit être ressentie par quiconque a le nez fin…»
Symphonie américaine, alors, comme son sous-titre « Du Nouveau Monde » le laisse entendre ? L’affirmation n’est vraie que dans une certaine mesure. La partition se nourrit effectivement du sol sur lequel elle a vu le jour, l’inspiration du compositeur puisant aux racines noires américaines et indiennes. Des premières, il intègre les negro spirituals, ces chants des plantations, qu’il découvre notamment grâce à l’un de ses élèves au conservatoire. Des secondes, il reprend des rythmes et des intonations, mais aussi une inspiration littéraire. Dvořák a en effet lié à la fois le deuxième et le troisième mouvements au poème de Longfellow Le Chant de Hiawatha, écrit vers le milieu du siècle : le Largo est inspiré par le chapitre consacré à la famine et à la mort de Minehaha, la femme de Hiawatha, tandis que le Scherzo évoque « une scène de fête […] pendant laquelle les Indiens dansent ».
Pour autant, le travail compositionnel est résolument européen et ne marque pas de rupture stylistique avec les symphonies précédentes du compositeur. Le caractère américain ne se situe pas au plan de la citation, mais de l’inspiration, comme l’explique Dvořák : « Je n’ai utilisé aucune des mélodies indiennes. J’ai simplement écrit des thèmes originaux englobant les particularités de cette musique et, utilisant ces thèmes comme sujets, je les ai développés avec les moyens des rythmes modernes, contrepoints et couleurs orchestrales. » La tâche est d’autant plus simple pour le musicien que
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samedi 8 juin
la musique populaire américaine partage certains traits avec son esthétique, notamment harmonique (ainsi du pentatonisme). Bref, il « s’agit de musique tchèque : ce n’est que l’esprit de la musique noire et indienne que j’ai essayé de reproduire dans ma symphonie », insiste-t-il. Quelques années plus tard, Debussy, imaginant avec génie sa propre Espagne, ne fera pas autre chose.
Au-delà du parfum américain de la partition, d’autres caractéristiques de l’œuvre attirent tout particulièrement l’attention. Parmi celles-ci, le recours de la symphonie à un thème cyclique, un geste cher au compositeur tchèque (entre autres, car les Français, pour ne citer qu’eux, en feront vers la même époque un grand usage). Il faut attendre la fin de l’introduction lente au premier mouvement pour l’entendre pour la première fois ; mais l’auditeur attentif aura remarqué que, déjà, les cordes graves l’avaient abordé. C’est aux cors que revient l’honneur de le donner (la dramatique introduction, avec son appel sur la note mi, nous avait aussi signalé l’importance de l’instrument) : fondé sur l’accord parfait de mi agrémenté de sa sixte, dessinant une trajectoire en cloche, il confère à ce début d’exposition une fougue et une fièvre rarement égalées. Pour le compléter, deux autres motifs : l’un qui évoque une polka, chanté par les flûtes et hautbois en sol mineur naturel, l’autre à la flûte solo en sol majeur, ralentissant momentanément la course de ce mouvement. Le développement en fera grand usage, avant de bifurquer sur le thème cyclique, qui amène à la réexposition. Sol dièse mineur (motif 2) et la bémol majeur (motif 3) débouchent brusquement sur le mi mineur initial, ouvrant la coda où Dvořák sacrifie à la tradition d’une fin en gloire avec inspiration. Le Largo suivant, en ré bémol majeur, s’ouvre sur un thème de choral aux cuivres d’une belle compacité ; puis le cor anglais propose un « chant d’esclave stylisé » (ainsi que le décrit le critique William J. Henderson dans le New York Times à l’issue de la création. Il consacra à l’oeuvre une analyse ne comptant pas moins de trois mille mots, un geste absolument rarissime). D’une mélancolie poignante, il plane sur un accompagnement étale de cordes et grave ses inflexions simples et touchantes au plus profond du coeur des auditeurs. Quelques nouveaux motifs forment un intermède contrastant, à la fin duquel s’invite le thème cyclique, donné fortissimo par les trombones et trompettes. Reprise du thème de cor anglais, dont le matériau se raréfie peu à peu, avant un dernier rappel du choral initial.
Le Scherzo suivant est assez développé ; il adopte la découpe traditionnelle scherzo-trio-scherzo, chacune des trois parties étant elle-même subdivisée en trois. Son thème principal rebondit d’un degré de l’échelle à l’autre avec bonhomie. Ça et là, une hémiole (effet de trois pour deux), quelques effets de percussion (triangle), des danses populaires savoureuses ; et toujours le thème cyclique, comme en suspens au début du trio, conquérant dans la coda.
Le finale, qui représente la somme de l’œuvre, retrouve l’atmosphère fiévreuse de l’Allegro initial : il suffit d’entendre l’extraordinaire montée en puissance des cordes, qui précède la scansion vigoureuse du premier thème par les cors et trompettes, pour s’en convaincre. Comme pour le premier mouvement d’ailleurs, pas moins de deux motifs sont nécessaires pour répondre à cet épique commencement : l’un, doux à la clarinette, sur cordes en
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trémolos périodiquement traversées d’un frisson de violoncelles, l’autre fortissimo en doublures de violons et flûtes, sur une mélodie simple alternant longues et brèves. Le développement entame le travail de récapitulation et de remémoration en intégrant le thème principal du Largo, cette fois aux flûtes et clarinettes, que Dvořák mène de main de maître à un paroxysme. Après la réexposition, le brassage thématique se poursuit : thème cyclique en surimpression, thème de choral du Largo à pleine puissance, thème du chant d’esclave interpénétré avec le premier thème du finale sur accompagnement issu du Scherzo. Une magnifique synthèse des pages précédentes, qui clôt l’une des partitions (à raison) les plus aimées du répertoire symphonique.
Angèle Leroy
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BIOGRAPHIES DES COMPOSITEURS
Esteban Benzecry
Né en 1970, le compositeur argentin
Esteban Benzecry apparaît comme l’un
des jeunes compositeurs en vue
d’Amérique du sud. Ses dernières
œuvres opèrent la fusion entre divers
courants esthétiques de la musique
contemporaine européenne et les
rythmes et folklores traditionnels
d’Amérique latine. Ses compositions ont
eu pour commanditaires et interprètes
des institutions aussi fameuses que le
Carnegie Hall de New York, l’Opéra de
Sydney, l’Orchestre Royal du
Concertgebouw d’Amsterdam, le Los
Angeles Philharmonic, l’Orchestre
Symphonique de Göteborg, l’Orchestre
Philharmonique d’Helsinki, l’Orchestre
Philharmonique de Tampere, l’Orchestre
Symphonique de Stavanger, le Sydney
Symphony Orchestra, l’Orchestre de la
Radio Télévision Espagnole, l’Orchestre
et le Chœur de la Communauté de
Madrid, l’Orchestre Gulbenkian de
Lisbonne, l’Orchestre National de France,
l’Orchestre Philharmonique de Radio
France, l’Orchestre National de
Montpellier, l’Atlanta Symphony
Orchestra, le Fort Worth Symphony
Orchestra, le Colburn Orchestra,
l’Orchestre Colonne, l’Orchestre
Pasdeloup, l’Orchestre Lamoureux,
l’Ensemble Itineraire, l’Orchestre Simón
Bolívar du Venezuela, ainsi que les
principaux orchestres d’Amérique latine.
Au nombre de ses projets, on notera la
composition d’un concerto pour piano
commandé par Lang Lang. Il a reçu
diverses récompenses, notamment de
l’Association des Critiques Musicaux
d’Argentine et de l’Académie des Beaux
Arts de l’Institut de France. Compositeur
en résidence de l’Académie
Internationale Yehudi Menuhin en Suisse
(1995), il a également été lauréat de la
Fondation d’entreprise Groupe Banque
Populaire (2004), compositeur en
résidence à la Casa de Velázquez
à Madrid (2004-2006) et boursier de la
Fondation John Simon Guggenheim de
New York (2008). Diplômé de l’École
Supérieure des Beaux-Arts de Buenos
Aires en pédagogie de la peinture,
Esteban Benzecry a étudié la
composition avec Haydée Gerardi et
Sergio Hualpa en Argentine, puis avec
Jacques Charpentier au CNR de Paris où
il a obtenu son premier prix à l’unanimité
en 1999. Il a complété ses études au
CNSM de Paris avec Paul Mefano
(composition) ainsi qu’avec Luis Naon et
Laurent Cuniot (musique électro-acoustique).
Peter Lieberson
C’est avec la création de son Concerto
pour piano en 1983 que Peter Lieberson
a été remarqué pour la première fois aux
États-Unis. Composé pour Peter Serkin,
il s’agissait d’une commande de Seiji
Ozawa et du Boston Symphony
Orchestra à l’occasion de son centenaire.
La pièce a été finaliste du prix Pulitzer,
son enregistrement remportant ensuite
le Prix de Musique contemporaine de
l’Opus Magazine pour l’année 1985. Fort
de ce succès, Lieberson a reçu une
nouvelle commande d’Ozawa et du BSO :
Drala (1986), œuvre interprétée depuis
par de nombreux orchestres
internationaux comme le Chicago
Symphony Orchestra, le Los Angeles
Philharmonic, le San Francisco
Symphony, le Toronto Symphony, le
Cleveland Orchestra, le New World
Symphony et le London
Sinfonietta. Composition la plus célèbre
de Lieberson, les cinq poèmes de Pablo
Neruda mis en musique pour mezzo-
soprano et orchestre sous le titre de
Neruda Songs sont une commande du
Los Angeles Philharmonic et du Boston
Symphony pour Lorraine Hunt
Lieberson. La création mondiale a eu
lieu à Los Angeles en mai 2005, suivie
de reprises avec le Boston Symphony
à Boston et au Carnegie Hall de New
York. Neruda Songs a également été
défendu à de nombreuses reprises par la
soliste Kelley O’Connor avec divers
ensembles dont le Chicago Symphony
Orchestra, l’Orchestre Philharmonique
de Berlin, le Louisville Orchestra,
l’Atlanta Symphony et l’Orchestre du
Festival d’Aspen. Le BBC Symphony et la
mezzo-soprano Sarah Connolly ont créé
l’œuvre en Grande-Bretagne en 2010.
Deux versions sont disponibles en
enregistrement : celle de Lorraine Hunt
Lieberson lors de l’un de ses derniers
concerts (Boston Symphony, James
Levine, Nonesuch 2006) ainsi que celle
de Kelley O’Connor (Atlanta Symphony,
Robert Spano, ASO Media 2011). Ayant
reçu de nombreuses récompenses au
cours de sa carrière – dont le Prix
Grawmeyer de l’Université de Louisville
pour la composition de Neruda Songs
– Peter Lieberson a été profondément
influencé dans ses compositions par sa
pratique du bouddhisme tibétain et en
particulier par les enseignements de
Chogyam Trungpa. Parmi ses pièces de
concert les plus récentes figurent Songs
of Love and Sorrow (seconde série de
poèmes d’amour de Neruda mise en
musique pour le baryton Gerald Finley et
le Boston Symphony Orchestra),
Remembering JFK : An American Elegy
(pour narrateur et orchestre avec des
extraits choisis de discours de John F.
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biographies
Kennedy, commande du National
Symphony Orchestra commémorant le
50e anniversaire de l’investiture du
président), Remembering Schumann
(pour le violoncelliste Yo-Yo Ma et le
pianiste Emanuel Ax) ou encore The
Coming of Light (pour baryton, hautbois
et quatuor à cordes). Au moment de son
décès, le compositeur travaillait sur un
concerto pour percussion avec comme
soliste Pedro Carniero, commande
conjointe du Los Angeles Philharmonic
et de l’Orchestre Gulbenkian de Lisbonne
et qui sera créée lors de la saison
2013-2014. Datant des dix dernières
années, on lui doit également le
Concerto pour piano n° 3 (pour le
pianiste Peter Serkin et le Minnesota
Orchestra), un Quintette avec piano
(toujours pour Peter Serkin et le Quatuor
Orion), Ah (pour le Cleveland Orchestra),
Six Realms (concerto pour violoncelle
écrit pour Yo-Yo Ma et le Toronto
Symphony), Red Garuda (son deuxième
concerto pour piano composé pour Peter
Serkin et le Boston Symphony Orchestra)
ainsi que Fire (commande du New York
Philharmonic pour son 150e
anniversaire). Cet ensemble avait
également commandé et créé en 2009
The World in Flower (pour mezzo-
soprano, baryton, chœur et
orchestre). Bien que peu nombreuses, les
compositions dramatiques de Peter
Lieberson occupent une place
prééminente dans sa production.
Ashoka’s Dream est le second volet d’un
groupe de deux pièces qui s’ouvre avec
King Gesar, sur le thème du pouvoir
éclairé et de la création d’une société
à son image. Commande de l’Opéra de
Santa Fe sur un livret de Douglas Penick,
Ashoka’s Dream a été créé en juillet
1997. À partir du matériel de cet opéra,
Peter Lieberson a tiré une suite
orchestrale, Suite from Ashoka’s Dream
(2009), commande du Festival d’Aspen
et du Toronto Symphony. Composé pour
narrateur et ensemble de chambre, King
Gesar a été créé en 1992 à la Biennale de
Munich et enregistré pour Sony Classical
avec un documentaire tourné
à l’occasion de sa création. Fruits de sa
collaboration avec Peter Serkin, on
notera ses trois concertos pour piano
ainsi que les pièces Garland, Fantasy
Pieces, Bagatelles, Scherzo et The Ocean
that has no West and no East. S’y
ajoutent d’autres pièces majeures pour
formation de chambre comme les
Variations pour violon et piano (créées
au Festival de Spoleto U.S.A. en 1995),
les Variations pour piano (pour Emanuel
Ax, créées au Lincoln Center de New
York en 1996), un Quatuor à cordes ainsi
que les pièces de chambre Ziji et Raising
the Gaze. Une part importante de son
corpus a été enregistrée, notamment
lors de la dernière décennie. En 2002,
Deutsche Grammophon a fait paraître
Drala, Ziji et Fire (interprétés par le
Cleveland Orchestra dirigé par Knussen),
Raising the Gaze, Accordance et les
Three Songs (ASKO Ensemble), ainsi que
Free and Easy Wanderer (London
Sinfonietta). En 2006, Bridge Records
a sorti un enregistrement rassemblant
Six Realms, le Concerto pour cor et les
Rilke Songs, puis en 2010 un disque
comprenant Red Garuda, le Quintette
avec piano et les Rilke Songs (enregistrés
par Lorraine Hunt Lieberson et Peter
Serkin). Parmi les autres
enregistrements récents, on rappellera
le Tashi Quartet (interprété par Antares)
et Remembering JFK (avec le National
Symphony Orchestra dirigé par
Christoph Eschenbach). Peter Lieberson
est né à New York en 1946, fils de
Goddard Lieberson, ancien directeur de
la maison de disques Columbia Records,
et de la danseuse Vera Zorina. Ses
principaux professeurs de composition
ont été Milton Babbitt, Charles Wuorinen,
Donald Martino et Martin Boykan. Après
des études à la Columbia University,
il a quitté New York en 1976 pour Boulder
dans le Colorado afin d’y poursuivre ses
études avec Chogyam Trungpa, maître
tibétain du courant bouddhiste vajrayana
qu’il avait rencontré en 1974. Peter
Lieberson a ensuite emménagé à Boston
pour diriger le programme Shambhala
Training, projet culturel et de méditation.
Durant cette période, il a également
étudié à la Brandeis University
jusqu’à l’obtention de son doctorat.
Professeur à Harvard de 1984 à 1988,
il a ensuite été nommé directeur
international du programme Shambhala
Training à Halifax. C’est à partir de 1994
qu’il s’est entièrement consacré à la
composition. Il s’est éteint en avril 2011
des suites d’une leucémie et d’un
lymphome. Récompensé par le National
Institute of Arts and Letters et admis en
2006 au sein de l’American Academy of
Arts and Letters, Peter Lieberson avait
également reçu le Brandeis Creative Arts
Award. L’œuvre de Peter Lieberson est
publiée en exclusivité par Associated
Music Publishers.
14
BIOGRAPHIES DES INTERPRÈTES
Christianne Stotijn
Native de Delft, la mezzo-soprano
Christianne Stotijn achève ses études de
violon en 2000 avant de suivre avec Udo
Reinemann une formation intensive de
chant au Conservatoire d’Amsterdam
qu’elle complète ensuite auprès de Jard
van Nes, Noelle Barker et Dame Janet
Baker. Au fil des années, elle a remporté
de nombreux prix, comme celui de la
fondation Borletti-Buitoni en 2005 ou le
Muziekprijs des Pays-Bas en 2008.
Nommée Rising Star (étoile montante)
par l’European Concert Hall Organisation
pour la saison 2005-2006, elle
a également été sélectionnée comme
New Generation Artist de la BBC en
2007. Passionnée de répertoire
mélodique, Christianne Stotijn collabore
de longue date avec les pianistes Joseph
Breinl et Julius Drake. Avec eux, elle est
régulièrement accueillie par les
meilleures salles de concert du monde,
dont le Wigmore Hall de Londres, le
Concertgebouw d’Amsterdam (grande
salle et petite salle), le Musikverein et le
Konzerthaus de Vienne, le Carnegie Hall
de New York, le Théâtre des Champs-
Élysées et le Théâtre du Châtelet, le
Mozarteum de Salzbourg, le Palais des
Beaux-Arts de Bruxelles, le Kennedy
Center de Washington et le Spivey Hall
d’Atlanta. Pour ses débuts à la
Philharmonie de Berlin, elle a donné Das
Buch der hängenden Gärten de
Schönberg accompagnée de la pianiste
Mitsuko Uchida. Le chef d’orchestre
Bernard Haitink a eu une influence
majeure sur la carrière de Christianne
Stotijn. Après son succès dans les
Ruckert Lieder de Mahler avec
l’Orchestre National de France et
l’Orchestre du Concertgebouw, il l’a
invitée pour interpréter la Deuxième
Symphonie de Mahler aux BBC Proms de
Londres, la Neuvième Symphonie de
Beethoven au Festival de Lucerne, les
Ruckert Lieder avec le Chicago
Symphony Orchestra, la Passion selon
saint Matthieu avec le Boston Symphony
Orchestra ainsi que Le Chant de la Terre
avec le London Symphony Orchestra.
Christianne Stotijn a également travaillé
sous la direction de personnalités
internationales comme Claudio Abbado,
Vladimir Jurowski, Ivan Fischer, Gustavo
Dudamel, Yannick Nézet-Séguin, Jaap
van Zweden, Marc Minkowski, René
Jacobs, Charles Dutoit et Andris Nelsons,
ceci avec le Berliner Philharmoniker, le
London Symphony Orchestra, l’Orchestre
Royal du Concertgebouw d’Amsterdam,
l’Orchestre National de France,
l’Orchestre Philharmonique de
Rotterdam, le London Philharmonic
Orchestra, le Chicago Symphony
Orchestra, le Boston Symphony
Orchestra et l’Orchestre Symphonique
de la Radio Bavaroise. Régulièrement
invitée sur les scènes d’opéra, elle
interprète Pauline dans La Dame de
Pique (Opéra de Paris), Ottavia dans Le
Couronnement de Poppée (Nederlandse
Opera, Teatro Campoamor d’Oviedo,
Teatro Arriaga de Bilbao), Cornelia dans
Jules César (Théâtre de la Monnaie de
Bruxelles, Nederlandse Opera) ainsi que
le rôle-titre de Tamerlano (Covent
Garden de Londres). Elle a travaillé avec
divers metteurs en scène dont Graham
Vick, Emilio Sagi, Pierre Audi and Ursel
et Karl-Ernst Herrmann. Christianne
Stotijn enregistre pour le label Onyx. Sa
discographie comprend à ce jour des
œuvres de Schubert, Berg et Wolf
(accompagnée par Joseph Breinl), ainsi
que des lieder de Mahler (avec le pianiste
Julius Drake). En 2010, son
enregistrement des mélodies de
Tchaïkovski, toujours avec Julius Drake,
a reçu le prix du BBC Music Magazine
dans la catégorie vocale. Pour le label
MDG, Christianne Stotijn a enregistré Die
Weise von Liebe und Tod des Cornets
Christoph Rilke de Frank Martin, œuvre
chère à son cœur. Elle a remporté à cette
occasion le prix ECHO Klassik dans la
catégorie Enregistrement de Lieder de
l’année 2008.
Gustavo Dudamel
Alors que ses engagements en tant que
directeur musical le retiennent aux
États-Unis et au Venezuela durant la
majeure partie de l’année, Gustavo
Dudamel est régulièrement invité
à diriger diverses formations parmi les
meilleures au monde. Au cours de cette
saison, il retrouve les orchestres
philharmoniques de Vienne et de Berlin
ainsi que La Scala de Milan pour des
programmes de concert et d’opéra, et se
produit également avec l’Orchestre
Royal du Concertgebouw d’Amsterdam,
la Staatskapelle de Berlin, l’Orchestre
Philharmonique d’Israël, l’Accademia
Nazionale di Santa Cecilia et l’Orchestre
Symphonique de Göteborg, dont il est
maintenant chef honoraire. Aujourd’hui
dans sa quatrième saison en tant que
directeur musical du Los Angeles
Philharmonic, Gustavo Dudamel a vu son
contrat prolongé jusqu’en 2018-2019,
centième saison de l’ensemble. Sous sa
direction, les concerts du Los Angeles
Philharmonic ont accru leur portée de
façon considérable via LA Phil LIVE, avec
la rediffusion de concerts dans les
cinémas d’Amérique du Nord et du Sud
ainsi qu’en Europe, et grâce au Youth
15
biographies
Orchestra Los Angeles (YOLA), inspiré
du projet El Sistema très populaire au
Venezuela. Avec le YOLA, Gustavo
Dudamel rend la musique accessible à un
public de jeunes issus de communautés
isolées de Los Angeles, cette initiative
servant de modèle à des projets
similaires aux États-Unis, en Suède et en
Écosse. Touchant un public
particulièrement vaste, la
programmation du Los Angeles
Philharmonic sous sa direction frappe
également par sa profondeur. La saison
2012-2013 offre ainsi un répertoire
mêlant excellence et audace : allant de
l’oratorio de John Adams The Gospel
According to the Other Mary –
commande du LA Phil aujourd’hui mise
en scène et qui a été donnée en tournée
au Lincoln Center de New York, au
Barbican Centre de Londres, au Festival
de Lucerne ainsi qu’a la Salle Pleyel
– à une version scénique des Noces de
Figaro avec un décor de l’architecte Jean
Nouvel, deuxième volet d’un projet sur
trois ans autour de la trilogie Mozart-Da
Ponte. Après le triomphe réservé à leurs
concerts lors des Jeux olympiques de
Londres en 2012, Gustavo Dudamel
continue de mener l’Orchestre
Symphonique Simón Bolívar dans sa
patrie ainsi qu’en tournée, en tant que
directeur musical de cet ensemble pour
la quatorzième saison. Lors de l’automne
2012, ils se sont produits dans le cadre
des Cal Performances de Berkeley, au
Symphony Hall de Chicago, au Kennedy
Center de Washington, au Kimmel Center
de Philadelphie et au Carnegie Hall de
New York, où ils participaient au festival
« Voix d’Amérique latine ». Autre temps
fort à rappeler, un Rigoletto mis en scène
en juillet 2012 à Caracas dans le cadre
d’une collaboration sur le long terme
avec La Scala de Milan. En avril 2013,
Dudamel et les « Bolivar » ont été
rejoints par Lang Lang pour la création
mondiale du Concerto pour piano de
Benzecry, commande conjointe de
Dudamel et de Lang Lang. L’ensemble
s’est alors embarqué pour une vaste
tournée comprenant cinq pays
d’Amérique du Sud. La saison actuelle de
l’Orchestre Simón Bolívar s’articule
autour d’une production de Tannhäuser
à l’Opéra de Bogota en juin 2013, suivie
par une résidence au Festival de
Salzbourg durant l’été 2013. Enregistrant
en exclusivité pour Deutsche
Grammophon depuis 2005, Gustavo
Dudamel compte de multiples disques
chez ce label, dans un répertoire allant
du Sacre du printemps de Stravinski aux
Symphonies n° 5 et 7 de Beethoven. En
février 2012, le Los Angeles
Philharmonic et lui ont remporté le
Grammy Award dans la catégorie
« Meilleure performance orchestrale »
pour leur enregistrement en direct de la
Symphonie n° 4 de Brahms. Au
printemps 2012 est parue la Symphonie
n° 3 de Mendelssohn avec l’Orchestre
Philharmonique de Vienne, disque dont
les bénéfices permettent l’achat
d’instruments pour de jeunes musiciens
dans le cadre du projet El Sistema
à San Vicente au Venezuela. On notera
également trois autres parutions
majeures au cours de l’année 2012 : en
aout The Summer Night Concert (concert
de Schönbrunn de l’Orchestre
Philharmonique de Vienne enregistré en
direct en CD, DVD et retransmis sur
PBS), en septembre la compilation
Gustavo Dudamel : Discoveries
(regroupant des enregistrements avec
les orchestres philharmoniques de
Vienne, Berlin, l’Orchestre Symphonique
Simón Bolívar et l’Orchestre
Symphonique de Göteborg en CD et
DVD) et, en octobre, Dudamel : Huitième
de Mahler - Symphonie des Mille en
direct de Caracas (DVD + Blu-Ray
associant le LA Phil aux « Bolívar »). La
Symphonie n° 9 de Mahler avec le LA
Phil est à paraître en CD début 2013.
Sont également prévus pour la saison
2013 la Symphonie n° 7 de Mahler en CD
avec les « Bolívar » ainsi qu’un CD
consacré à Strauss avec l’Orchestre
Philharmonique de Berlin. Dans le
domaine de la vidéo et du DVD, de
nombreuses parutions permettent de
revivre l’émotion de concerts majeurs
ayant jalonné son parcours musical, dont
The Inaugural Concert – retraçant son
premier concert en 2009 en tant que
directeur musical du Los Angeles
Philharmonic –, New Year’s Eve Concert
Gala 2011 – avec l’Orchestre
Philharmonique de Berlin – et Birthday
Concert for Pope Benedict XVI. Le
documentaire Let the Children Play dans
lequel il apparaît a été projeté en juin
2011 dans plus de cinq cents salles de
cinéma du réseau Fathom aux États-
Unis. Gustavo Dudamel a également
participé à trois reprises à l’émission
60 Minutes de CBS, une émission
spéciale de PBS lui ayant été consacrée
avec Tavis Smiley en 2010 : Dudamel :
Conducting a Life. Il est également
apparu en février 2012 dans le cadre de
Sesame Street avec Elmo. Gustavo
Dudamel se place parmi les chefs les
plus récompensés de sa génération.
Il vient d’être nommé par Musical
America « Musicien de l’année 2013 »,
l’une des plus hautes distinctions de
l’industrie de la musique classique. En
octobre 2011, il a été nomme « Artiste de
l’année » par le magazine Gramophone,
16
et admis en mai de cette même année
à l’Académie Royale de Musique de
Suède en considération de ses « mérites
éminents en matière d’art musical ».
L’année précédente, il a reçu le Prix
Eugene McDermott du Massachusetts
Institute of Technology. Il a été fait
Chevalier de l’Ordre des Arts et des
Lettres à Paris en 2009 et Docteur
honoraire de l’Université Lisandro
Alvarado dans sa ville natale de
Barquisimeto. Il a également été nommé
Docteur honoraire de l’Université de
Göteborg en 2012. En 2008, l’Orchestre
des Jeunes Simón Bolívar a reçu le
prestigieux prix annuel Prince des
Asturies et, en même temps que son
mentor José Antonio Abreu, Gustavo
Dudamel s’est vu remettre le Q Prize de
l’Université d’Harvard pour l’ampleur de
son action en faveur de la jeunesse. Cité
par le Times Magazine parmi les cent
personnalités les plus influentes de
l’année 2009, Gustavo Dudamel n’en est
pas moins issu d’un milieu modeste. Né
en 1981 dans la petite ville de
Barquisimeto au Venezuela,
il a commencé très jeune le violon avec
José Luis Jiménez au Conservatoire
Jacinto Lara et poursuivi sa formation
d’instrumentiste auprès de José
Francisco del Castillo à l’Académie de
Violon d’Amérique latine. Ses études de
composition ont commencé en 1996
avec Rodolfo Saglimbeni et, la même
année, il s’est vu confier son premier
poste de chef comme directeur musical
de l’Orchestre de Chambre Amadeus. En
1999, il a été nommé directeur musical
de l’Orchestre des Jeunes Simón Bolívar
et commence des études de direction
avec le fondateur de l’ensemble, le Dr
Abreu ; quelques années plus tard, en
2004, Gustavo Dudamel a été propulsé
sur le devant de la scène internationale
en se distinguant au concours inaugural
Gustav Mahler de Bamberg. Ces
expériences précoces en matière de
musique et de mentorat ont façonné son
engagement particulier et sa vision de la
musique comme facteur de changement
social – passion de toute une vie. En
2012, Gustavo et Eloísa Dudamel ont
lancé une fondation portant leur nom
dédiée à la promotion de l’éducation
musicale et de la justice sociale partout
dans le monde. Gustavo Dudamel, son
épouse Eloísa Maturén et leur jeune fils
Martín partagent leur temps entre
Caracas et Los Angeles.
Royal Concertgebouw Orchestra
L’Orchestre Royal du Concertgebouw
d’Amsterdam est l’un des meilleurs
orchestres au monde. Mais d’où
tient-il sa spécificité, cette sonorité
unique tant prisée par la critique et
qui le distingue clairement de centaines
d’autres ? Bien que les mots manquent
pour décrire la matière sonore, on
a souvent remarqué le velours de ses
cordes, l’éclat de ses cuivres, la
personnalité de ses vents, sans oublier la
réputation internationale de ses
percussions. Porté par l’acoustique
exceptionnelle du Concertgebouw, conçu
par l’architecte A.L. van Gendt, le Royal
Concertgebouw Orchestra sonne comme
aucun autre dans la grande salle du
bâtiment. Comme élément d’explication,
on rappellera la façon dont l’orchestre
a été façonné par ses chefs titulaires
– seulement six en cent-vingt-cinq ans
– et marqué par les cent vingt musiciens
qui le constituent, représentant plus
d’une vingtaine de nationalités. Malgré
sa taille, l’orchestre fonctionne en réalité
plus comme un orchestre de chambre
quant à l’écoute, la sensibilité et le
travail en tandem fournis par chaque
musicien, ce qui requiert à la fois une
compétence individuelle élevée et un
grand sens de la confiance mutuelle.
L’atmosphère en concert, l’enracinement
de l’orchestre à Amsterdam et sa
structure organisationnelle particulière
(le bureau du RCO comprend également
des membres de l’orchestre) concourent
à créer le contexte idéal d’une
interprétation exceptionnelle. Les
musiciens peuvent se distinguer tout en
partageant la responsabilité collective.
Ils ont également l’objectif commun
d’atteindre et d’offrir à chaque occasion
une qualité optimale, ambition qui
dépasse largement l’exécution sans
fautes de la partition. De ce fait, chaque
concert constitue une nouvelle
opportunité permettant à ses auditeurs
d’entendre et de ressentir au-delà des
limites du concevable. C’est alors que la
magie intervient au cours d’une
expérience tout simplement inoubliable.
Sixième chef titulaire de l’ensemble,
Mariss Jansons a été accueilli en
septembre 2004. L’avaient précédé dans
cette fonction Willem Kes (1888-1895),
Willem Mengelberg (1895-1945), Eduard
van Beinum (1945-1959), Bernard Haitink
(1963-1988) et Riccardo Chailly (1988-
2004). Willem Mengelberg a posé les
fondations de la fameuse tradition
mahlérienne de l’orchestre. Eduard van
Beinum a introduit les symphonies de
Bruckner et le répertoire français.
Diffusés à la télévision dans de
nombreux pays d’Europe, les concerts
pour la Matinée de Noël dirigés par
Bernard Haitink lui ont valu un large
succès ; ce dernier a été engagé comme
chef honoraire en 1999. Chef émérite
depuis 2004, Riccardo Chailly a apporté
17
biographies
un élan notable dans la programmation
de musique contemporaine et d’opéra.
Sous la direction de Mariss Jansons,
l’orchestre s’est centré de façon
significative autour de compositeurs tels
que Bruckner, Mahler, Strauss et Brahms,
ainsi que des compositeurs majeurs du
XXe siècle comme Chostakovitch et
Messiaen, auxquels des projets
thématiques d’envergure ont été
consacrés. Durant les cinquante années
du mandat de Willem Mengelberg, des
compositeurs de renom ont dirigé
l’orchestre à plus d’une occasion. Avec le
temps, l’orchestre a poursuivi sa
collaboration avec des compositeurs tels
que George Benjamin, Oliver Knussen,
Tan Dun et Thomas Adès, qui avaient
suivi les pas d’autres compositeurs et
chefs comme Richard Strauss, Gustav
Mahler, Claude Debussy, Igor Stravinsky,
Bruno Maderna, Witold Lutosławski, Otto
Ketting, Luciano Berio, Pierre Boulez,
Hans Werner Henze ou John Adams. La
programmation de l’ensemble se fonde
sur deux piliers que sont la tradition et le
renouveau. Longtemps été salué pour
son interprétation de Mahler et de
Bruckner, l’orchestre a également
maintenu un certain nombre de
traditions établies de longue date,
comme les concerts de la Passion et de
la Matinée de Noël. S’y ajoute
aujourd’hui le projet AAA (Actualité-
Aventure-Allure), qui présente une série
de programmes aux thèmes variés.
L’orchestre collabore par ailleurs avec
des chefs invités et des spécialistes de
renom international. Ainsi Nikolaus
Harnoncourt, auquel l’orchestre doit une
bonne partie de sa réputation dans le
répertoire du XVIIIe siècle, a été nommé
chef invité honoraire en octobre 2000.
L’Orchestre du Concertgebouw a été
créé en 1888. C’est à l’occasion de son
100e anniversaire en 1988 qu’il a
officiellement reçu l’appellation de
« royal ». Il fête donc aujourd’hui son
125e anniversaire. En plus des quatre-
vingt concerts donnés à Amsterdam,
le RCO présente chaque année quarante
concerts dans les meilleures salles du
monde. Ses projets de résidence le
mènent à Paris (Salle Pleyel), Bruxelles
(BOZAR) et Londres (Barbican Centre).
Durant la seconde partie de cette saison,
il s’embarque pour une tournée
mondiale, visitant six continents en une
année – seul orchestre à réaliser une
telle prouesse. Son public annuel
rassemble environ deux cent cinquante
mille personnes, chiffre encore accru
grâce aux retransmissions
radiophoniques et télévisées en
collaboration avec le réseau néerlandais
AVRO. Sa discographie totalise
aujourd’hui plus de mille cent
enregistrements CD et DVD, lesquels lui
ont valu de nombreuses récompenses
internationales. Il a lancé en 2004 son
propre label, RCO Live.
Chef en titre
Mariss Jansons
Chef émérite
Riccardo Chailly
Chef lauréat
Bernard Haitink
Chef invité honoraire
Nikolaus Harnoncourt
Violons I
Vesko Eschkenazy (soliste)
Liviu Prunaru (soliste)
Tjeerd Top
Marijn Mijnders
Ursula Schoch
Marleen Asberg
Keiko Iwata-Takahashi
Janke Tamminga
Tomoko Kurita
Henriëtte Luytjes
Borika van den Booren
Marc Daniel van Biemen
Christian van Eggelen
Mirte de Kok
Junko Naito
Benjamin Peled
Jelena Ristic
Nienke van Rijn
Valentina Svyatlovskaya
Michael Waterman
Violons II
Henk Rubingh
Caroline Strumphler
Susanne Jaspers
Josef Malkin
Anna de Vey Mestdagh
Paul Peter Spiering
Herre Halbertsma
Leonie Bot
Marc de Groot
18
Arndt Auhagen
Sanne Hunfeld
Jane Piper
Eke van Spiegel
Annebeth Webb
Joanna Westers
Altos
Ken Hakii
Michael Gieler
Saeko Oguma
Frederik Boits
Roland Krämer
Guus Jeukendrup
Jeroen Quint
Eva Smit
Eric van der Wel
Martina Forni
Yoko Kanamaru
Vilém Kijonka
Edith van Moergastel
Vincent Peters
Jeroen Woudstra
Violoncelles
Gregor Horsch
Johan van Iersel
Fred Edelen
Benedikt Enzler
Yke Viersen
Arthur Oomens
Daniël Esser
Sophie Adam
Chris van Balen
Jérôme Fruchart
Christian Hacker
Julia Tom
Contrebasses
Dominic Seldis
Thomas Brændstrup
Jan Wolfs
Mariëtta Feltkamp
Carol Harte
Rob Dirksen
Georgina Poad
Olivier Thiery
Flûtes
Emily Beynon
Kersten McCall
Julie Moulin
Mariya Semotyuk-Schlaffke
Vincent Cortvrint (piccolo)
Hautbois
Lucas Macías Navarro
Alexei Ogrintchouk
Nicoline Alt
Jan Kouwenhoven
Miriam Pastor Burgos (cor anglais)
Clarinette
Hein Wiedijk
Arno Piters (clarinette en mi bémol)
Davide Lattuada (clarinette basse)
Bassons
Ronald Karten
Gustavo Núñez
Helma van den Brink
Jos de Lange
Simon Van Holen (contrebasson)
Cors
Laurens Woudenberg
Peter Steinmann
Sharon St. Onge
Fons Verspaandonk
Jaap van der Vliet
Paulien Weierink-Goossen
Trompettes
Giuliano Sommerhalder
Hans Alting
Bert Langenkamp
Wim Van Hasselt
Trombones
Bart Claessens
Jörgen van Rijen
Nico Schippers
Martin Schippers (trombone ténor basse)
Raymond Munnecom (trombone basse)
Tuba
Perry Hoogendijk
Timbales
Marinus Komst
Nick Woud
Percussions
Mark Braafhart
Gustavo Gimeno
Herman Rieken
Harpes
Petra van der Heide
Gerda Ockers
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Les partenaires média de la Salle Pleyel
Salle Pleyel | et aussi…
SAMEDI 31 AOÛT 2013, 20H
Wolfgang Amadeus MozartSymphonie n° 39Symphonie n° 40Symphonie n° 41 « Jupiter »
Berliner PhilharmonikerSir Simon Rattle, direction
DIMANCHE 1er SEPTEMBRE 2013, 16H
Arnold SchönbergLa Nuit transfigurée (version de 1943)Alban BergTrois Fragments de WozzeckIgor StravinskiLe Sacre du printemps (édition révisée de 1947)
Berliner PhilharmonikerSir Simon Rattle, directionBarbara Hannigan, soprano
DIMANCHE 19 JANVIER 2014, 20H30
Piotr Ilitch TchaïkovskiLa TempêteRoméo et JulietteSymphonie n° 4
Simón Bolívar Youth Orchestra of VenezuelaGustavo Dudamel, direction
DIMANCHE 30 MARS 2014, 17H
Joseph HaydnConcerto pour violoncelle n° 1Anton BrucknerSymphonie n° 4 « Romantique »
Royal Concertgebouw OrchestraMariss Jansons, directionTruls Mørk, violoncelle
Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati,
Salle Pleyel.
LUNDI 31 MARS 2014, 20H
Ludwig van BeethovenConcerto pour piano n° 5 « Empereur »Anton BrucknerSymphonie n° 9
Royal Concertgebouw OrchestraMariss Jansons, directionKrystian Zimerman, piano
Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati,
Salle Pleyel.
MARDI 1er AVRIL 2014, 20H
Wolfgang Amadeus MozartConcerto pour violon n° 3Anton BrucknerSymphonie n° 7
Royal Concertgebouw OrchestraMariss Jansons, directionFrank Peter Zimmermann, violon
Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati,
Salle Pleyel.